Lettonie

Le passage en Lettonie n'est qu'une formalité de quelques secondes et nous attaquons la descente vers Cesis. On ne peut pas parler de descente à proprement parler car le terrain est uniformément plat comme en Estonie du reste. Je parle de descente par rapport aux degrés de latitude.  La Lettonie est en pleine fenaison et les cigognes innombrables suivent les faneuses à la recherche de leur pitance. Petit pays d'élevage et de polyculture, je me revois chez moi, trente ans plus tôt, avant les primes à l'herbe. Je dois reconnaitre que la culture n'avait pas un grand avenir sur nos terrains pentus, mais la campagne avait une autre figure quand chacun travaillait sa parcelle de blé ou de seigle, son champ de pommes de terre et son carré de vigne.

Si la campagne est bien entretenue, il n'en est pas de même pour l'habitat, souvent en bois et au bout du rouleau. Nous croisons beaucoup de ruines. Le manque d'argent est flagrant dans les campagnes comme à la ville.

A Cesis, bourgade pleine de charme où il fait bon flâner dans les rues, nous visitons le magnifique château dont une partie des ruines est en cours de rénovation quand nous assistons à une scène qui reflète bien la mutation qu'est en train de vivre ce pays : A  notre passage, une vieille dame lâche une remarque acerbe. Une jeune femme à quelques pas de là entend la mamie et aussitôt commence une réprimande qui va durer près de deux minutes. Sans en comprendre le sens exact, je suppose que ce n'était pas très amical. Vaincue, comme le temps passé, la mamie s'efface.

Malgré la beauté de quelques édifices, il manque un rien, peut-être un brin de chaleur à Riga pour être une belle ville. Nous y passons quelques heures à grenouiller sur les bords de la Daugava, la large rivière sur les bords de laquelle se concentre l'essentiel de la ville avant de faire un tour à Jūrmala à quelques kilomètres de là.

Jūrmala, cité balnéaire prisée par les personnes aisées de Riga est construite dans la forêt, un peu dans le style des 44 hectares dans la commune du Cap Ferret en Gironde. Chacun y vit en retrait de la route et des regards dans son bout de bois. Beaucoup de chalets construits dans le plus pur style du pays perdurent, quelquefois décrépis, mais toujours plein de charme.

Quelques kilomètres et un bout de piste plus loin, nous sommes accueillis par le large sourire féminin d'une gentille policière à la frontière Lituanienne.