Finlande

A réserver aux amoureux inconditionnels de nature.

Sans doute plus sauvage que ses deux cousines scandinaves, la Finlande nous réserve une agréable surprise si rare qu'elle mérite d'être soulignée : les prix. Après la Norvège exorbitante et la Suède chérot, la Finlande nous réconcilie avec la terre viking. Cinquante centimes d'euro sur un litre de gasoil et deux ou trois fois moins cher sur la nourriture, ce n'est pas rien.

Passé ce doux moment d'euphorie nous commençons à dérouler le long ruban bitumeux en direction d'Helsinki. La route pourfend la forêt et seulement la forêt, véritables murs végétaux sur des centaines de kilomètres. La Finlande souffre de sa planéité et dans un tel contexte, on ne voit que des arbres. Pas de hauteur d'où le regard porterait et découvrirait ici un lac, là un village. Rien, rien a l'exception des quelques villages traversés. Mais avec une densité de population de quinze habitants au km², une des plus faibles d'Europe avec la Norvège, il ne faut pas s'attendre à rencontrer âme qui vive à chaque virage, surtout à l'intérieur du cercle polaire arctique. Bien que légèrement inférieure en densité, la Norvège de par son relief montagneux et inhospitalier, regroupe les habitants en bord de mer, créant ainsi une fausse impression de peuplement.

En Suède et en Norvège, nous recherchions désespérément à entrevoir un élan ou un renne et ceux-ci se faisaient rares. Ici, il faut faire attention à ne pas les heurter sur la route. Il y en a partout, souvent domestiqués, mais qu'importe. Sûrs d'eux, ils déambulent sur la route et tout le monde freine et les suit sans klaxonner, quelquefois sur plusieurs centaines de mètres. C'est super. Au détour d'un virage, je remarque une mère et son petit sur le bas de la route. Je stoppe et m'approche armé du reflex. Le spectacle est touchant. A ma vue, la mère gratte le sol de son pied avant droit. Ne s'agissant sûrement pas d'un exéma, j'en conclu qu'il s'agit d'une menace d'intimidation aussi, sagement, je regagne le camping-car.

Rovaniemi pointe à l'horizon. Rovaniemi, vous savez, le pays du père Noël sur le cercle arctique polaire. Un rêve s'écroule. On ne s'attendait pas à grand-chose, mais quand même. Pas de traineau, pas de renne et un père Noël qui se fait photographier à la chaine en compagnie de qui veut bien moyennant finance.  Le village du père Noël se résume à quelques boutiques de souvenirs et un bureau de  poste où l'on vous oblitérera  votre courrier, tampon du père Noël faisant foi.

En dessous du cercle polaire, le paysage change doucement. Les cultures et prairies sont plus présentes sans toutefois explosées. La forêt est bien reine en Finlande, car très vite elle reprend le dessus jusque dans les faubourgs d'Helsinki. Si la côte sur le golfe de Botnie n'a guère d'intérêt d'un point de vue baignade et pêche, il n'en est pas de même pour quelques jolies bourgades que nous avons particulièrement appréciées. A Närpes,  l'église Ste Marie du XV eme siècle à l'atmosphère si particulière avec ses boiseries pastel  et ses trois orchestres, surplombant chaque nef pour accueille pour un agréable moment de sérénité. A l'extérieur,  cent cinquante petits chalets en bois, en réalité des box  à chevaux datant du XVIII siècle parfaitement conservés.

Un peu plus bas, Kristinestad, une autre jolie bourgade où il ferait bon flâner dans  les rues. Malheureusement la pluie s'est invitée, pénétrante et froide. Le plafond bas ne laisse pas présager une éclaircie prochaine nous continuons avec quelques regrets.

Nous nous approchons doucement du terme de notre voyage en Finlande. Rauma, second port du pays abrite l'église franciscaine de la Sainte Croix au cœur de la vieille ville. Nous errons un long moment dans les ruelles piétonnes bordées de jolies maisons en bois vieilles de plus de quatre cents ans.

Helsinki, fin du périple scandinave. Le  MS Galaxy rentre dans le port. Dans quelques heures nous débarquerons à Tallinn.