Sunday, 23 December 2012
USA : De la
Géorgie au Québec, 3000 kilomètres
Depuis que nous avons quitté la Floride, nous roulons
rapidement vers le Nord Est.
Nous traversons la Géorgie et les deux
Carolines dans des paysages ruraux dont la principale activité est basée sur la
culture du tabac, du maïs, du coton et
plus surprenant de la cacahuète.
De belles maisons coloniales à
colonnades jalonnent le parcours qui manque cependant d'attraits touristiques.
Avec la Virginie reprend le temps
des visites et la première est pour la localité de Williamsburg. C'est là que
le général Washington et son quartier général étaient installés lors de la
bataille de Yorktown un peu plus au sud, qui lui permit avec l'aide des soldats
français commandés par les généraux Lafayette et Rochambeau d'obtenir la
reddition des troupes anglaises. C'est ici également que Jefferson déclara
l'indépendance des états unis le 4 juillet 1776.
Les hasards de la route font que
nous arrivons à Williamsburg le 4 juillet. Une foule considérable a envahit le
centre historique parfaitement reconstitué. Pour fêter l'anniversaire de
l'indépendance des Etats-Unis, un crieur relate les évènements passés et un peu
plus tard, une troupe en uniforme d'époque escorte Washington et Jefferson qui
proclame l'indépendance depuis le balcon du Capitole. C'est pour nous
l'occasion de déambuler dans les rues bordées de maisons en bois restaurées
telles qu'elles étaient deux cents ans auparavant et de constater si besoin en
était, la fibre patriote des américains. Les feux d'artifices retentissent et
illuminent le ciel jusqu'à tard dans la nuit.
Poursuivant notre route, nous
arrivons bientôt à Arlington dans la banlieue
de Washington DC. Ici aussi, une foule énorme arpente les allées du
cimetière national. Beaucoup de monde se recueille sur les tombes de John
Fitzgerald Kennedy et de sa famille. La maison d'Arlington surplombant le
cimetière et ayant appartenu à la famille du général Lee, commandant des forces
confédérées est aussi l'objet d'une forte curiosité. Nous assistons à la relève
de la garde au tombeau du soldat inconnu et partons à la découverte de la
capitale.
La foule considérable drainée
dans la capitale par les vacances scolaires doublées par les fêtes
d'indépendance fait qu'il ne nous est pas facile de trouver un stationnement.
Après près de deux heures de recherche en quadrillant la ville nous finissons
par trouver notre bonheur à deux pas de la Maison Blanche. De là, il nous
est facile de partir à la découverte des édifices environnants.
Le plus surprenant à la Maison Blanche est de voir à
l'extérieur, juste devant les grilles, à côté d'agents de police, le portrait de Georges Bush portant barbe
blanche et coiffe à la Ben Laden
affichant en grosses lettres « C'est lui le véritable terroriste »
Nous effectuons la montée vers
New York en empruntant les petites routes au nord des localités de Baltimore et
Philadelphie. Nous traversons beaucoup de jolis petits villages résidentiels,
notamment la magnifique localité de New
Hope sur le fleuve Delaware avec ses parcs, sa cathédrale et ses rues aux
belles demeures qui accueille un flot important de touristes.
Après une nuit passée dans le
parc national de Cheesquake en pleine agglomération New yorkaise, nous partons
à l'assaut de la ville. Rouler en camping-car dans New York et Manhattan tient
du véritable casse tête pour celui, qui comme nous ne connait pas la ville.
Deux ou trois tunnels permettent de
franchir les fleuves Hudson et l'East canal qui partagent la ville en trois,
mais en raison des mesures de sécurité suite aux attentats de septembre 2001,
les tunnels sont interdits aux véhicules transportant des matières dangereuses
comme les camping-cars...avec ses deux bouteilles de gaz. A deux reprises, de
charmants policiers stoppent les six ou sept files de circulation à la sortie
des péages et nous font rebrousser chemin avec pour toute explication sur notre
itinéraire, de passer par le WB. Après une recherche sur la carte, nous en
déduisons que le WB ne peut être que le Washington Bridge, une vingtaine de
kilomètres plus au nord.
Après plus de quarante kilomètres
de détours nous arrivons enfin à Manhattan. Nous nous garons à quelques pas du
World Trade Center en pleins travaux de réhabilitation. Personnellement, je
trouve que les travaux n'avancent pas. Pratiquement sept ans après les
terribles attentats, le déblaiement n'est pas encore terminé. Les niveaux
inférieurs sont encore visibles et les poutres de béton jonchent le sol. Une
malheureuse pelleteuse dépassée par les
évènements semble tourner sans but au fond du trou. A ce rythme, dans dix ans
les deux piscines prévues pour commémorer les évènements et autour desquelles
doivent être gravés les noms des deux mille neuf cents victimes, ne seront pas
encore finies.
Nous nous promenons dans les rues
commerçantes aux pieds de l'Empire state building et de la tour Chrysler,
Mathieu en profite pour acheter quelques casquettes souvenirs.
La journée du lendemain est
consacrée à la visite de la statue de la liberté. Un ferry nous y conduit après
une première halte à Ellis Island. C'est ici qu'arrivaient au 19 et début du
XXème siècle les bateaux d'émigrants en provenance d'Europe. Ils y étaient
accueillis et enregistrés avant d'être lâchés dans la nature. Un musée souvenir
y est installé maintenant. On peut y voir sur de grands globes les flots
migratoires et leurs provenances, quelques bagages perdus et des photos sont
exposés et ceux qui pensent avoir un aïeul qui aurait pu avoir émigré en
Amérique peuvent faire une recherche en ligne depuis le musée.
Un peu plus tard nous faisons
escale à Liberty Island. Vous l'aurez compris c'est là que se trouve la statue
de la liberté. Cadeau des français pour commémorer
l'alliance franco-américaine pendant la guerre de l'Indépendance.
La Liberté éclairant le monde, statue
colossale, conçue par Frédéric Auguste Bartholdi, et érigée dans la rade de
New York.
La Liberté a pu voir le jour grâce à la transformation d'un projet
avorté de phare pour le canal de Suez (inspiré du Phare d'Alexandrie, celui-ci
devait s'intituler le Progrès ou l'Égypte apportant la lumière à
l'Asie).
Ayant
fait l'objet d'une souscription privée, la statue a été réalisée à Paris même
de 1875 à 1884, puis érigée en 1886 dans l'île de Bedloes (actuellement Liberty
Island), dans le port de New York, site choisi par le sculpteur et juriste
Édouard de Laboulaye. Elle été inaugurée le 26 octobre 1886 par le
président des États-Unis, Stephen Cleveland. Elle a bénéficié d'une
restauration complète en 1986, grâce encore à une souscription auprès des
écoliers américains, l'équivalent de nos pièces jaunes.
Le
visage de la Liberté
s'inspire de celui de la mère de Bartholdi, qui a servi de modèle au sculpteur.
La couronne qui le nimbe possède sept rayons, symbolisant les sept mers et
continents. Vêtue du drap antique, la statue brandit une torche au bout de son
bras droit. Dans son bras gauche, elle porte la déclaration de l'Indépendance
des États-Unis (4 juillet 1776), tandis qu'à ses pieds gisent les chaînes
brisées de la tyrannie.
Il n'est plus possible de grimper
dans la statue. Seul le sommet du socle est accessible pour qui en aura fait la
demande sept jours auparavant. C'est le délai d'attente en cette période
estivale. Nous nous contentons d'en faire le tour comme des milliers d'autres
touristes. Notre balade est interrompue par la police omniprésente car un colis
suspect a été découvert. Cinq minutes plus tard, Rantanplan qui vient d'arriver
par vedette de police tous feux allumés et de sentir une poche ayant contenu un
hamburger à deux pas de nous, se rend sur les lieux, renifle l'objet. Son air
satisfait et dédaigneux nous permet de poursuivre notre promenade. Le coin est
safe.
De New York, nous entreprenons la
montée vers le Québec. Le camping-car sent l'écurie et il est difficile de le
maitriser. Nous enchainons le Connecticut
et le Massachusetts rapidement. Il nous tarde, maintenant que nous sentons le
retour proche, d'arriver à destination. Il y a déjà deux ans que nous n'avons
pas revu la famille et près de quatre mois que Kachiri est rentrée.
Le new Hampshire a beaucoup d'attraits.
Avec la Californie
c'est l'état qui nous attire le plus. Paysages de basses montagnes couvertes de
forêt de boulots et de sapins, sillonnés de rivières aux eaux claires. Les
petits villages s'espacent à mesure que nous nous approchons du Canada. Conway et Jackson, deux stations de ski dans
les Montagnes blanches mériteraient qu'on s'y arrête un peu, mais voila, nous
en avons décidé autrement. Les freins avant commencent à grogner, il est temps
d'arriver. Quatre vingt cinq mille kilomètres et toujours les plaquettes
d'origine, pas mal non ?
La frontière avec le canada est
le genre de frontière que l'on aimerait rencontrer partout. Nous sommes les
seuls sur la petite route qui relie le nord de l'état au Québec et nous
arrivons au canada sans avoir rencontré la frontière américaine. Nous pensons
que nous devrons faire demi-tour pour nous rendre au commissariat le plus
proche. Que nenni, le jeune policier- douanier québécois qui nous
accueille nous dit ne nous pas nous
inquiéter. Il est en relation avec la douane américaine et il lui remettra nos
visas qu'il régularise lui-même. Ca fait plaisir de parler français. En deux
minutes nous passons au Canada sans être sortis du véhicule.
La campagne québécoise vit à
l'heure de la campagne française. Les foins viennent de se terminer et les
paysans ont copieusement arrosé de lisier les prairies. Ca sent bon la Corrèze. Je plaisante et je
vais me faire tuer en rentrant au pays.
« Québec, Je me
souviens », c'est écrit sur toutes les plaques d'immatriculation. Nous
retrouvons le système métrique, les panneaux en français enfin quoi, presque un
petit morceau de France après une longue absence. Nous trouvons rapidement un
gardiennage sécurisé pour notre maison à roulettes et le quatorze juillet nous
nous envolerons pour le pays où nous passerons quelques mois avant de reprendre
notre périple à la sortie de l'hiver. |