Tuesday, 19 March 2024
De Georgie au québec E-mail Imprimer
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MauvaisBon 
Ecrit par FADM  
Sunday, 23 December 2012

USA : De la Géorgie au Québec, 3000 kilomètres

 


Depuis que nous avons quitté la Floride, nous roulons rapidement vers le Nord Est.

Nous traversons la Géorgie et les deux Carolines dans des paysages ruraux dont la principale activité est basée sur la culture du tabac, du maïs,  du coton et plus surprenant de la cacahuète.

De belles maisons coloniales à colonnades jalonnent le parcours qui manque cependant d'attraits touristiques.


Avec la Virginie reprend le temps des visites et la première est pour la localité de Williamsburg. C'est là que le général Washington et son quartier général étaient installés lors de la bataille de Yorktown un peu plus au sud, qui lui permit avec l'aide des soldats français commandés par les généraux Lafayette et Rochambeau d'obtenir la reddition des troupes anglaises. C'est ici également que Jefferson déclara l'indépendance des états unis le 4 juillet 1776.

Les hasards de la route font que nous arrivons à Williamsburg le 4 juillet. Une foule considérable a envahit le centre historique parfaitement reconstitué. Pour fêter l'anniversaire de l'indépendance des Etats-Unis, un crieur relate les évènements passés et un peu plus tard, une troupe en uniforme d'époque escorte Washington et Jefferson qui proclame l'indépendance depuis le balcon du Capitole. C'est pour nous l'occasion de déambuler dans les rues bordées de maisons en bois restaurées telles qu'elles étaient deux cents ans auparavant et de constater si besoin en était, la fibre patriote des américains. Les feux d'artifices retentissent et illuminent le ciel jusqu'à tard dans la nuit.


 

Poursuivant notre route, nous arrivons bientôt à Arlington dans la banlieue  de Washington DC. Ici aussi, une foule énorme arpente les allées du cimetière national. Beaucoup de monde se recueille sur les tombes de John Fitzgerald Kennedy et de sa famille. La maison d'Arlington surplombant le cimetière et ayant appartenu à la famille du général Lee, commandant des forces confédérées est aussi l'objet d'une forte curiosité. Nous assistons à la relève de la garde au tombeau du soldat inconnu et partons à la découverte de la capitale.

       

La foule considérable drainée dans la capitale par les vacances scolaires doublées par les fêtes d'indépendance fait qu'il ne nous est pas facile de trouver un stationnement. Après près de deux heures de recherche en quadrillant la ville nous finissons par trouver notre bonheur à deux pas de la Maison Blanche. De là, il nous est facile de partir à la découverte des édifices environnants.

Le plus surprenant à la Maison Blanche est de voir à l'extérieur, juste devant les grilles, à côté d'agents de police,  le portrait de Georges Bush portant barbe blanche et coiffe à la Ben Laden affichant en grosses lettres « C'est lui le véritable terroriste »

 

Nous effectuons la montée vers New York en empruntant les petites routes au nord des localités de Baltimore et Philadelphie. Nous traversons beaucoup de jolis petits villages résidentiels, notamment  la magnifique localité de New Hope sur le fleuve Delaware avec ses parcs, sa cathédrale et ses rues aux belles demeures qui accueille un flot important de touristes.

 

Après une nuit passée dans le parc national de Cheesquake en pleine agglomération New yorkaise, nous partons à l'assaut de la ville. Rouler en camping-car dans New York et Manhattan tient du véritable casse tête pour celui, qui comme nous ne connait pas la ville. Deux ou trois tunnels permettent  de franchir les fleuves Hudson et l'East canal qui partagent la ville en trois, mais en raison des mesures de sécurité suite aux attentats de septembre 2001, les tunnels sont interdits aux véhicules transportant des matières dangereuses comme les camping-cars...avec ses deux bouteilles de gaz. A deux reprises, de charmants policiers stoppent les six ou sept files de circulation à la sortie des péages et nous font rebrousser chemin avec pour toute explication sur notre itinéraire, de passer par le WB. Après une recherche sur la carte, nous en déduisons que le WB ne peut être que le Washington Bridge, une vingtaine de kilomètres plus au nord. 

       

Après plus de quarante kilomètres de détours nous arrivons enfin à Manhattan. Nous nous garons à quelques pas du World Trade Center en pleins travaux de réhabilitation. Personnellement, je trouve que les travaux n'avancent pas. Pratiquement sept ans après les terribles attentats, le déblaiement n'est pas encore terminé. Les niveaux inférieurs sont encore visibles et les poutres de béton jonchent le sol. Une malheureuse pelleteuse  dépassée par les évènements  semble tourner sans but  au fond du trou. A ce rythme, dans dix ans les deux piscines prévues pour commémorer les évènements et autour desquelles doivent être gravés les noms des deux mille neuf cents victimes, ne seront pas encore finies.

          

Nous nous promenons dans les rues commerçantes aux pieds de l'Empire state building et de la tour Chrysler, Mathieu en profite pour acheter quelques casquettes souvenirs.

La journée du lendemain est consacrée à la visite de la statue de la liberté. Un ferry nous y conduit après une première halte à Ellis Island. C'est ici qu'arrivaient au 19 et début du XXème siècle les bateaux d'émigrants en provenance d'Europe. Ils y étaient accueillis et enregistrés avant d'être lâchés dans la nature. Un musée souvenir y est installé maintenant. On peut y voir sur de grands globes les flots migratoires et leurs provenances, quelques bagages perdus et des photos sont exposés et ceux qui pensent avoir un aïeul qui aurait pu avoir émigré en Amérique peuvent faire une recherche en ligne depuis le musée.

Un peu plus tard nous faisons escale à Liberty Island. Vous l'aurez compris c'est là que se trouve la statue de la liberté. Cadeau des français pour commémorer l'alliance franco-américaine pendant la guerre de l'Indépendance.

La Liberté éclairant le monde, statue colossale, conçue par Frédéric Auguste Bartholdi, et érigée dans la rade de New York.

La Liberté a pu voir le jour grâce à la transformation d'un projet avorté de phare pour le canal de Suez (inspiré du Phare d'Alexandrie, celui-ci devait s'intituler le Progrès ou l'Égypte apportant la lumière à l'Asie).

Ayant fait l'objet d'une souscription privée, la statue a été réalisée à Paris même de 1875 à 1884, puis érigée en 1886 dans l'île de Bedloes (actuellement Liberty Island), dans le port de New York, site choisi par le sculpteur et juriste Édouard de Laboulaye. Elle été inaugurée le 26 octobre 1886 par le président des États-Unis, Stephen Cleveland. Elle a bénéficié d'une restauration complète en 1986, grâce encore à une souscription auprès des écoliers américains, l'équivalent de nos pièces jaunes.

Le visage de la Liberté s'inspire de celui de la mère de Bartholdi, qui a servi de modèle au sculpteur. La couronne qui le nimbe possède sept rayons, symbolisant les sept mers et continents. Vêtue du drap antique, la statue brandit une torche au bout de son bras droit. Dans son bras gauche, elle porte la déclaration de l'Indépendance des États-Unis (4 juillet 1776), tandis qu'à ses pieds gisent les chaînes brisées de la tyrannie.

 

Il n'est plus possible de grimper dans la statue. Seul le sommet du socle est accessible pour qui en aura fait la demande sept jours auparavant. C'est le délai d'attente en cette période estivale. Nous nous contentons d'en faire le tour comme des milliers d'autres touristes. Notre balade est interrompue par la police omniprésente car un colis suspect a été découvert. Cinq minutes plus tard, Rantanplan qui vient d'arriver par vedette de police tous feux allumés et de sentir une poche ayant contenu un hamburger à deux pas de nous, se rend sur les lieux, renifle l'objet. Son air satisfait et dédaigneux nous permet de poursuivre notre promenade. Le coin est safe.

 

De New York, nous entreprenons la montée vers le Québec. Le camping-car sent l'écurie et il est difficile de le maitriser.  Nous enchainons le Connecticut et le Massachusetts rapidement. Il nous tarde, maintenant que nous sentons le retour proche, d'arriver à destination. Il y a déjà deux ans que nous n'avons pas revu la famille et près de quatre mois que Kachiri est rentrée.

Le new Hampshire a beaucoup d'attraits. Avec la Californie c'est l'état qui nous attire le plus. Paysages de basses montagnes couvertes de forêt de boulots et de sapins, sillonnés de rivières aux eaux claires. Les petits villages s'espacent à mesure que nous nous approchons du Canada.  Conway et Jackson, deux stations de ski dans les Montagnes blanches mériteraient qu'on s'y arrête un peu, mais voila, nous en avons décidé autrement. Les freins avant commencent à grogner, il est temps d'arriver. Quatre vingt cinq mille kilomètres et toujours les plaquettes d'origine, pas mal non ?

 

La frontière avec le canada est le genre de frontière que l'on aimerait rencontrer partout. Nous sommes les seuls sur la petite route qui relie le nord de l'état au Québec et nous arrivons au canada sans avoir rencontré la frontière américaine. Nous pensons que nous devrons faire demi-tour pour nous rendre au commissariat le plus proche. Que nenni, le jeune policier- douanier québécois qui nous accueille  nous dit ne nous pas nous inquiéter. Il est en relation avec la douane américaine et il lui remettra nos visas qu'il régularise lui-même. Ca fait plaisir de parler français. En deux minutes nous passons au Canada sans être sortis du véhicule.

 

La campagne québécoise vit à l'heure de la campagne française. Les foins viennent de se terminer et les paysans ont copieusement arrosé de lisier les prairies. Ca sent bon la Corrèze. Je plaisante et je vais me faire tuer en rentrant au pays.

« Québec, Je me souviens », c'est écrit sur toutes les plaques d'immatriculation. Nous retrouvons le système métrique, les panneaux en français enfin quoi, presque un petit morceau de France après une longue absence. Nous trouvons rapidement un gardiennage sécurisé pour notre maison à roulettes et le quatorze juillet nous nous envolerons pour le pays où nous passerons quelques mois avant de reprendre notre périple à la sortie de l'hiver.

Dernière mise à jour ( Sunday, 23 December 2012 )
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