Thursday, 28 March 2024
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MauvaisBon 
Ecrit par FADM  
Monday, 26 April 2010

Chili : Du 30 mars au 06 avril : Carretera australe

Nous venons d'entrer facilement au Chili. L'inspection phytosanitaire réputée difficile s'est passée en un clin d'œil, sans même ouvrir les coffres. A peine nous ont-ils confisqué trois excellents steaks que nous avions oublié de déclarer. Pour ne pas nous verbaliser, le douanier nous a fait remplir un nouvel imprimé de déclaration douanière et a mis le premier à la poubelle. Sympa !

Nous roulons maintenant sur la piste chilienne que nous ne quitterons plus jusqu'à notre prochain retour en argentine, six cents kilomètres plus au sud, après avoir parcouru la carratera australe et exploré ses parcs et ses rivières où remontent les saumons.

       

Nous longeons à nouveau le rio grande (appellation assez commune) dans la forêt humide chilienne. Qui dit humide dit pluie et il pleut. Il pleut toute la nuit et  la pluie continue le lendemain, toute la journée. Nous avons décidé de remonter vers Chaiten, sur le bord du pacifique, pour retirer de l'argent et faire des courses. Sur la carte, la ville est signalée comme une ville de cinq mille habitants. Nous y arrivons dans l'après midi. Surprise, la ville semble morte. Nous patrouillons dans les rues vides bordées de maisons délabrées. Seules quelques cheminées fument, une sur quatre ou cinq. Nous nous arrêtons dans une petite épicerie encore ouverte et nous apprenons que les habitants ont fuit il y a deux ans, lorsque le volcan qui domine la ville s'est réveillé et a grondé. Seuls quelques irréductibles demeurent. Banque, poste, école, tout a fermé et il ne reste rien ou presque, même l'eau et l'électricité ont été coupées.  L'épicière très gentiment nous change quelques dollars et nous lui redonnons  une bonne partie des pesos en échange de courses. Tout le monde est content. Il ne  nous plus qu'à nous installer sur le bord de mer pour passer la nuit. La pluie redouble de violence et le vent secoue le camping car. La pêche attendra au lendemain.

            

Une nouvelle journée commence comme s'est achevée la précédente. Il pleut toujours. Nous reprenons la route vers le sud et nous arrêtons sur le bord d'une rivière aux eaux chargées d'alluvions. Plusieurs tentatives me donnent l'impression que la rivière est vide de poissons. Nous poursuivons et nous installons plus au sud sur la Yelco, réputée pour ses gros saumons. Nous trouvons l'hospitalité dans une ferme et une heure plus tard le constat est le même. Vide ! Bizarre !

     

Nous ne sommes pas pressés, Ludovic et Jérôme nous ont contactés,  ils sont derrière nous et nous décidons de les attendre. Nous les retrouvons le soir à Santa Lucia, au carrefour de la carretera australe et de la piste de la frontière. Retrouvailles sympa devant un verre. On se raconte son voyage, ses anecdotes on va refaire un bout de route ensemble à partager quelques barbecues.

     

La descente se poursuit, tranquille dans la forêt épaisse et verte. De temps en temps une éclaircie abrite une ferme et quelques belles têtes de bétail, propres et grasses qui gambadent librement dans les près ou sur le bord de la piste. La montagne qui nous entoure nous réserve quelques belles surprises, sommets dentelés couverts d'une neige immaculée, hautes cascades claires et fraiches dont nous profitons pour remplir notre réservoir, jolies rivières aux eaux limpides. Ah j'oubliais, nos amis ont amené le beau temps dans leurs coffres. Quel plaisir après ces trois jours de misère. Nous profitons de rares espaces dégagés pour nous installer sur le bord d'une rivière ou d'un lac pour un bivouac agréable et bucolique. Cerise sur le gâteau, notre dernier bivouac dans la réserve nationale de Coihaique sur le bord de la laguna verde est même pourvu de cabanes équipées de cheminée, de quoi passer une veillée au coin du feu avant de retrouver la Patagonie Argentine.

      

      

 

 

Du 18 avril au 25 avril 2010 : Patagonie Chilienne

Près de deux semaines se sont écoulées pendant lesquelles nous sommes descendus à Ushuaia et nous voilà de retour au Chili, en Patagonie. Les paysages plats d'herbe et de rocaille défilent. Dans les haciendas, on regroupe les moutons près des habitations. D'immenses troupeaux de plusieurs milliers de têtes attendent que les camions viennent les chercher pour une destination qui ne semble pas faire de doute, d'autant plus qu'ils sont tondus avant l'embarquement, chose peu commune avant d'attaquer l'hiver. Une saison se termine ; fatal !

      

        

Depuis Porvenir, deux petites heures sont nécessaires pour traverser le détroit de Magellan et arriver à Punta Arénas. Nous sillonnons la ville vers la zone franche. Là, se pratique des prix un peu plus bas qu'en ville, mais ça reste tout de même cher et je ne trouve pas ma taille de pneumatique. Il ne me reste plus qu'a remonter les deux vieux pneus que je traine sur le toit depuis le Mexique pour remplacer deux pneus arrière dont les fils de fer commencent à montrer le bout du nez. Ainsi, il pourra rejoindre le pays.

      

A la différence d'Ushuaia pauvre en architecture, ici,  quelques beaux bâtiments sont regroupés autour de la place des armes, mais pas de quoi en faire une belle ville.

     

Nous partons plus au sud vers le fort Bulnes. En chemin nous faisons halte au pueblo del hambre, (le village de la faim). Au XVI siècle un bateau espagnol a débarqué quelques hommes et femmes pour coloniser et développer la région. Lorsque plusieurs mois plus tard le bateau est revenu, l'équipage a trouvé tous les habitants morts dans leurs cahutes, morts de faim.

Un petit village de pêcheurs a vu le jour dans la crique voisine, nous leur rendons visite tandis qu'ils sont occupés à décharger les casiers d'oursins qu'ils viennent de pêcher. Pas facile le métier dans la région. Un vent glacial souffle sur nos épaules et nous ne nous attardons pas. La neige commence à tomber tandis que nous nous approchons du fort, une neige dense et grasse qui colle rapidement et recouvre tout d'un manteau blanc. Le fort espagnol reconstruit  à l'identique en rondins nous offre des paysages de carte postale.

Le froid nous engourdit les doigts. Nous profitons d'un instant d'éclaircie et de ciel bleu pour découvrir le détroit et puis la neige à nouveau. Le climat est ainsi sous ces latitudes. En cinq minutes il peut neiger et un soleil éclatant peu voir le jour avec des baisses et montées de températures vertigineuses. Dans la première côte, assez raide, le camping car part en travers et nous voilà bloqués au milieu de l'étroite chaussée. Avec d'infinies précautions je parviens à remettre le véhicule en ligne droite. Il glisse dans la pente, les roues bloquées. Brrr !

      

Avec Ludo et Jérôme nous nous mettons à la tâche et, armés de pelles, nous déblayons les passages de roues sur une cinquantaine de mètres, suffisant pour repartir et finir l'ascension. Ouf, on est passé près.

La route vers Puerto Natales, continue dans la monotonie des paysages Patagons, jusqu'à l'entrée de la ville. Le temps de réparer un tuyau d'eau chaude qui a cassé dans la chaudière et nous prenons la route pour le parc national de Torres del Paine.

       

     

Avec Torres del Paine, nous rentrons dans le grand, dans le très grand spectacle, dans la lignée des Yosemite où autre paysage de Colombie britannique où d'Alaska.

       

Nous passons notre première nuit au bord du lac Grey. D'immenses blocs de glace se détachent du glacier et dérivent, poussés par le vent et viennent s'échouer sur la plage où ils fondent lentement. Les derniers rayons de soleil traversent le bleu intense. Magnifique !

      

      

Nous longeons des lacs, traversons des rivières avec les Torres del Paine,  immenses montagnes façonnées pendant des millénaires à l'image de tours enneigées. Dans la plaine, guanacos et nandous  nous tiennent compagnie, tandis que dans le ciel planent les condors.

      

      

Seules ombres au tableau, le vent violent qui nous tient éveillés pendant les deux nuits passées dans le parc et les pistes catastrophiques qui nous secouent comme des pruniers.

Une dernière frontière et nous roulons de nouveau en Argentine, direction le glacier du Perito Moréno.

Dernière mise à jour ( Saturday, 22 May 2010 )
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