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Friday, 19 April 2024
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MauvaisBon 
Ecrit par FADM  
Tuesday, 29 December 2009

Guatemala : du 18 au  30 décembre 2009

Nous venons de pénétrer au Guatemala en moins d'une demi-heure. Ma première surprise vient de l'ordre qui règne et du fait que nous ne sommes victimes d'aucune tentative de corruption. Au contraire, les officiels sont  prévenants et accueillants, tout comme au Belize, nous sommes des ripoux mexicains et c'est tant mieux.

Nous faisons la connaissance d'un couple de français, Alain et Monique qui chaque année en hiver, quitte la France pour un voyage vers les pays chauds. Ils se déplacent généralement en bus. Ensemble, nous faisons un bout de route jusqu'à Tikal avec un arrêt pique-nique  sur les bords du lac Peten Itza.

Tikal, ce grand site Maya est perdu dans la forêt au nord du Guatemala. D'un point de vue purement architectural, ce n'est pas le plus beau visité à ce jour, mais c'est le plus vaste avec soixante cinq kilomètres carrés de superficie. Nous arpentons les chemins menant aux différents temples perdus dans la forêt luxuriante  parfaitement entretenue. La faune qui nous entoure est riche : singes hurleurs et singes araignées, dindons ocellés aux couleurs éclatantes et chamarrées, coatis, buses noires et cotuza (sorte de gros cochon d'inde). Seuls les jaguars restent invisibles. C'est peut être mieux comme cela !

 

Il faut une journée entière pour profiter tranquillement de chaque complexe architectural, grimper aux sommets des temples et pyramides d'où nous avons une vue superbe sur la jungle guatémaltèque. Une des pièces maitresses du site est le masque trouvé intact de Chack, le dieu de la pluie Maya.

Enfoui au cœur de la forêt équatoriale, le site construit par les mayas  n'a été découvert qu'en 1848 par le Colonel Modesto Mendez et Ambrosio Tut.

Les premières traces d'occupation remontent au milieu du premier millénaire, pendant la période préclassique et le site atteint son apogée à la période classique entre les VIème et IXème siècles où on pense qu'elle abritait alors plus de cinq cents milles personnes. Le cœur de cet important centre cérémoniel comprend l'Acropole nord, qui regroupe un important ensemble de temples, et l'Acropole centrale où se dresse notamment un palais à cinq étages. Les deux acropoles sont séparées par la Grande Place bordée par deux hauts temples. L'Acropole sud et plusieurs autres places entourées de pyramides et de palais, ainsi que des terrains de jeu de balle se répartissent également sur le site qui compte au total les ruines de près de 3 000 structures.

        

Parmi les objets retrouvés à Tikal, il faut mentionner de superbes masques funéraires en jade, des objets en os et en coquillage et des céramiques : vases, encensoirs.... Le déclin de la cité, amorcé dans le premier tiers du IXème siècle, aboutit à l'abandon du site un siècle plus tard.

Un bref arrêt à Flores sur les bords du lac Peten Itza pour ravitailler et retirer un peu d'argent. Première constatation, dès que quelqu'un possède  quelques biens, il paie les services d'un garde qui arme à la main assure la protection de ce bien. Dans la banque ils ne sont pas moins de cinq, fusil à pompe en main à « sécuriser » les lieux. Chaque distributeur d'argent est gardé  comme sont gardés les camions ou simples voitures transportant quelques valeurs. Dans la ville de Guatemala, nous apercevons les canons des fusils sortant par les vitres passagers comme un signal à se tenir éloigné.

Nous descendons maintenant vers le sud en direction de Quirigua et faisons halte à Poptun dans une finca (propriété)  transformée avec bonheur en camping. Le parc fleuri est de toute beauté. Plusieurs variétés d'orchidées squattent les arbres fruitiers et le soir nous prenons un repas en commun avec les autres occupants du site.

        

A rio Dulcé, nous voulons faire une balade sur le fleuve Izabal mais il pleut, une pluie soutenue qui ne nous quittera plus pendant près de deux jours. Dans ces conditions nous continuons notre route.

Nous roulons maintenant dans une gigantesque bananeraie à l'approche de Quirigua. Des centaines d'ouvriers coupent les régimes encore verts et les placent sur un fil qui actionné par une poulie les amènent sur des centaines de mètres vers les bains et la préparation pour l'expédition. Un ballet incessant de camions vient les chercher pour les conduire vers les ports du pays d'où ils seront expédiés un peu partout dans le monde.

Le petit site Maya de Quirigua où nous passons la nuit, est l'endroit où ont été découvertes les stèles sculptées les mieux conservées. A ce jour, ce sont les plus belles réalisations que nous pouvons admirer. Sur chacune d'entre elles est gravée la date de sa réalisation d'après le calendrier maya. C'est également ici qu'est exposé le plus gros bloc de pierre jamais extrait d'une carrière par les mayas.

         

La pluie qui ne nous quitte pas rend la route glissante. De nombreux poids lourds sont couchés dans les fossés. Il faut être prudent sur la route qui nous mène à Panajachel, sur les bords du lac Atitlan. Nous voulons y arriver avant la nuit. Depuis le Belize, nous prêtons une attention particulière à nos bivouacs et privilégions les campings au demeurant peu couteux où les parkings d'hôtels.

La traversée obligée de la ville de Guatemala pourrait ne pas poser problème si les directions étaient indiquées. Après une première erreur qui nous conduit vers le centre ville, nous demandons notre chemin à un automobiliste qui gentiment nous accompagne vers la sortie de la ville. Merci à toi,  inconnu.

La route s'élève à mesure que nous nous enfonçons dans l'état de Chimaltenango. Nous traversons quelques villages et petites villes d'une grande pauvreté. Quelques personnes fouillent dans les tas d'ordures ménagères empilés de temps en temps en plein centre ville. Bientôt nous roulons dans les nuages chargés d'eau à deux mille six cents mètres d'altitude. Sur le bord de la route des centaines d'enfants, par petits groupes nous font des signes de la main pour attirer notre attention sur la misère qu'ils vivent chaque jour, partageant une toile de plastique pour seul abri avec le reste de leur famille et espèrent peut être une pièce.

La nuit est presque tombée quand, après une descente infernale, nous stoppons sur le terrain de camping sur les bords du lac Atitlan. En face de nous, les sommets des trois volcans  bordant le lac : San pedro, Atitlan et Toliman,  émergent de la gangue de nuages rougis par les derniers rayons de soleil enfin retrouvé.

          

Nous nous embarquons pour une  visite de trois villages bordant le lac. Le bateau avance lentement dans une eau d'un vert profond, comme le plus foncé des jades. Cela est du bien sûr  à la grande profondeur du lac mais surtout à l'extrême pollution des eaux. Chacun des douze ou treize villages déversent directement ses eaux usées dans le lac dont les eaux ne se renouvellent pas, favorisant  ainsi la prolifération des algues. Par moments, nous avons l'impression d'avancer dans un léger bouillon de poireau.

San Pédro de la Laguna  est le premier village où nous posons les pieds. Bâti au pied du volcan du même nom, ses rues sont abruptes et étroites. Nous sommes mercredi et c'est le jour du marché. Les ruelles sont envahies par des marchands de toutes sortes et il faut jouer du coude pour avancer. Les échoppes proposent à la vente toutes sortes de marchandises susceptibles d'appâter le touriste qui fait vivre la région. Nous profitons de la balade pour déguster un excellent café Guatémaltèque.

 

La visite du second village, Santiago n'apporte guère de nouveauté. Les mêmes boutiques encadrant des rues légèrement plus larges. Il faut attendre le dernier village du tour, San Antonio pour découvrir un village typique, éloigné des touristes. Dans de minuscules maisons

de bois ou de tôle, quelques femmes tissent, tandis que dans l'église perchée au dessus du village, les hommes s'affairent à installer le sapin de noël. Le sentiment de pauvreté qui émane du lieu est immense.

Le lendemain, nous partons en direction de Chichicastenango, une petite localité située à une quarantaine de kilomètres au nord de Panajachel. Le petit van qui nous y conduit a depuis longtemps été amorti et de ce fait,  n'amorti guère les nombreux topes et trous de la chaussée. C'est avec les cervicales douloureuses que nous pénétrons dans un des plus grands marchés du Guatémala. Claustrophobes et personnes n'aimant pas le contact doivent s'abstenir.

        

Nous progressons lentement dans un univers coloré et odorant en prenant soin de ne pas trop piétiner les petites femmes guatémaltèques dans leurs costumes traditionnels. Ils viennent de partout dans la montagne tenter de vendre leur production de légumes et de fruits, de volailles où leurs porcelets attachés à la laisse. L'artisanat et la ferblanterie est omniprésent. Le tissu aux couleurs chatoyantes et variées tient le dessus du panier. Nous dénichons deux  couvre-lits assez sobres qui iront très bien chez nous, si toutefois on ne nous les vole pas lors de la prochaine traversée maritime.

                   

Il est maintenant temps de quitter les  bords du lac Atitlan et de rouler vers Antigua. La ville s'étend  dans une vallée étroite, au pied de l'Agua, un volcan en sommeil à 3 752 m d'altitude. Fondée en 1527, Antigua demeura, pendant plus de deux cents ans, la résidence du gouverneur militaire de la colonie espagnole du Guatemala, vaste région qui s'étendait à une époque sur la quasi-totalité de l'Amérique centrale actuelle. En 1773, Antigua fut presque entièrement détruite par un séisme. Quelques bâtiments espagnols ont cependant été en partie épargnés. Nous y retrouvons Alain et Monique.

Ensemble nous parcourons les rues pavées de la ville. Quelques bâtiments qui autrefois ont dû être magnifiques portent les traces des séismes. Une grande animation règne sur la place principale. Les Guatémaltèques ont fêté Noël et continuent par une journée de farniente. Le soir un spectacle de salsas anime les lieux. De nombreux petits restaurants et hôtels jalonnent les belles ruelles aux maisons colorées. 

        

Antigua est le lieu idéal pour organiser une visite au volcan Pacaya. C'est un des rares volcans en activité qui peut être approché. Nous voilà donc parti pour ce qui devrait être une belle balade. Nous avons choisi le tour de l'après midi qui nous permettra d'observer la lave au début du crépuscule.

                     

Après une heure et demi de route, il est temps d'attaquer les quatre kilomètres d''ascension. Quelques jeunes attendent avec leurs chevaux pour permettre à ceux qui le désirent d'effectuer le parcours à moindre effort. Notre guide, de combine avec les propriétaires des chevaux attaque la côte à une vitesse folle pour nous essouffler rapidement et ainsi nous décourager de monter à pied. Nous éventons vite la combine grossière et lui imposons notre rythme. Les cavaliers derrière nous insistent lourdement « taxi » « encore quatre kilomètres »... Au bout d'un moment, nous haussons le ton et les chevaux et leurs cavaliers disparaissent. Après une heure dans les brouillards, le volcan Pacaya se révèle dans un ciel limpide. Une lourde fumée blanche s'échappe du cône. La dernière partie s'avère la plus difficile. Les pieds dérapent sur les particules de lave et chaque centimètre gagné péniblement nous rapproche du but que nous rejoignons après deux heures éprouvantes. Les rares chevaux ont stoppé leur marche à cinq cents mètres du but et leurs cavaliers ont dû mettre pied à terre.  Nous y sommes enfin ! Le spectacle qui s'offre à nous est époustouflant. Nous avons lentement sur la lave à peine refroidie. Sous nos pieds, par moments, au gré d'une cassure que nous enjambons, nous apercevons la roche flamboyante. Un peu plus loin, d'un trou, s'échappe un torrent de lave incandescente qui lentement dévale dans la vallée.

Nous nous approchons à moins de trois mètres. Nu doute qu'en Europe, une telle visite serait impossible car certainement  trop dangereuse, mais ici, au Guatemala, tout semble possible. Nos guides ont-ils vraiment la connaissance des lieux et du danger ? La dernière éruption remonte à 2006 et la dernière coulée importante remonte seulement au mois dernier. Nous immortalisons ce moment unique. A côté de nous, deux jeunes filles de Skagway en Alaska font griller leurs saucisses à hotdogs.

 

Il est maintenant temps de redescendre dans la vallée. La nuit nous a rattrapés. Nous progressons lentement pour éviter les embuches et les rochers affleurant. Le guide devait avoir une lampe puissante. En fait il n'a qu'une loupiotte qu'il utilise à ses fins et derrière nous suivons tant bien que mal. Deux heures plus tard, nous rejoignons le van et le retour est silencieux. Tout le monde est épuisé.

Il est temps de préparer le départ maintenant. Après avoir hésité sur notre prochaine destination, nous décidons de modifier l'itinéraire. Nous partons vers le Salvador.

 

 

Dernière mise à jour ( Sunday, 11 December 2011 )
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