Accueil arrow Carnets arrow USA arrow Californie
Friday, 19 April 2024
Californie E-mail Imprimer
Classement utilisateur: / 1
MauvaisBon 
Ecrit par FADM  
Thursday, 29 October 2009

Californie : du 13  au 23 octobre 2009, 2000 kilomètres.

Depuis le Grand Canyon, nous roulons sur nos pas pour permettre à Kachiri, qui n'était pas avec nous l'an passé, de voir quelques paysages qui nous avaient plus.

Un arrêt sur la route 66 pour voir si la carte que nous y avions laissée est toujours en place,  nous arrivons un peu trop tard et la road house est fermée. Le barrage Hoover et Las Vegas.

Balade de nuit sur Las Vegas boulevard, visite du très cool Excalibur et de son opposé le très classe Belaggio où tout n'est que tentures et moquettes épaisses pour préserver au mieux l'intimité et la tranquillité des joueurs. Magnifique Belaggio aux jeux d'eau extraordinaires. Des centaines de passants attendent  comme nous les ballets d'eau, qui toutes les demi-heures changent. Des centaines de buses animées par une pompe hyper puissante, projettent l'eau, l'inclinent, l'ondulent et nous offrent des chorégraphies éblouissantes sur du Pavarotti, du Vivaldi ou  simplement sur la musique de la Panthère Rose.

                                      

Nous traversons la Death Valley et remontons sur l'US 395 vers Yosémite. Les pics des rocheuses sont couverts de neige et n'augurent rien de bon. L'hiver a l'air de s'être installé déjà sur les hauteurs. Nous croisons quelques villages aux belles  maisons en bois parfaitement entretenues et datant de l'arrivée des premiers pionniers et faisons halte à la tombée de la nuit à Mammoth lake. La Ranger nous demande de nous garer près à repartir et dans la descente si possible. De la neige est attendue dans la nuit.

Au petit matin, une pluie violente et glacée bat la région et se transforme rapidement en une neige grasse et épaisse qui colle sur tout ce qu'elle touche. En moins d'un quart d'heure, tout est blanc autour de nous. Nous tentons une première sortie par le Nord. Le camping car glisse, effectue quelques jolies figures et nous devons renoncer. Demi-tour vers la route US 395 par le sud. La neige redouble et les traces du chasse neige qui nous précède sont aussitôt recouvertes. Après seulement cinq kilomètres sur la 395, un policier arrête tout le trafic et seuls les véhicules équipés de chaines sont autorisés à franchir  the Dead man Pass (le col de l'homme mort) à 3000 mètres d'altitude. Nous n'en avons pas.

Trois choix s'offrent à nous : Acheter des chaines, aussi improbable que de se procurer des pneus de notre taille, introuvables en Amérique du nord ; attendre un jour, deux jours ou plus, que la neige cesse et fonde, pari aussi risqué que de s'asseoir à une table de roulette à Las Vegas en espérant gagner ; Contourner l'obstacle, c'est la solution que nous choisissons. Adieu Yosémite. Ours et autres animaux vont retrouver la quiétude pendant sept longs mois. Nous faisons route vers le sud et la localité de Bishop à une cinquantaine de kilomètres et de là, nous empruntons l'US 6 vers le Nevada voisin que nous remontons jusqu'à Carson City, la capitale d'état, via les routes 360 et 95 alt. Le mauvais temps ne nous quitte pas de la journée. Nous croisons plusieurs villages fantômes qui vécurent le temps que dura l'exploitation des mines où travaillaient les hommes et qui chaque fois, abandonnent derrière eux tout ce qui ne peut être transporté ou  est devenu inutile dans leur prochain reclassement. Un peu plus au nord, nous traversons l'immense zone militaire de Hawthorne ou l'armée américaine entrepose ses munitions dans des centaines, voire des milliers  de bunkers qui, avec le temps, se sont recouverts de végétation et se confondent avec la nature environnante, remontons le lac Walter écumant sous les violentes rafales de vent, avant de traverser la réserve indienne Paiute. Je dois me concentrer sur la conduite pour contrecarrer les rafales de vent qui essaient de nous faire sortir de la route. Les articulations de mes mains et de mes bras sont douloureuses à force de serrer le volant. J'ai peur que la fenêtre de toit qui a été forcée lors du cambriolage sur le bateau ne s'arrache, mais elle tient vaillamment. Il fait nuit, lorsque nous arrivons à Carson city et la pluie et le vent sont toujours aussi forts. Nous nous installons sur le parking d'un magasin Wal-Mart pour y passer la nuit en compagnie d'autres voyageurs. A une heure du matin nous sommes réveillés par un bruit. Certainement l'antenne satellite qui vient de cogner, rien de grave.  Nous nous rendormons.  Au matin, je constate que le pare chocs arrière a explosé en plein milieu. L'explication du  bruit de la nuit, un chariot poussé par le vent a heurté le pare-chocs. Ici les chariots n'ont pas de pièce et ne sont pas ramenés vers des boxes comme chez nous. Les gens les laissent un peu partout comme en France il y a quelques années.  Nous le ferons réparer en Amérique du sud où je pense que la main d'œuvre est moins chère.

Pour quitter Carson city construite  au fond d'une haute cuvette,  nous devons franchir les monts de la sierra Nevada avant de replonger vers le lac Tahoe, lieu de villégiature par excellence, coincé entre plages et pistes de ski. L'habitat de qualité, témoignant d'une certaine aisance de ses occupants, s'égrène dans la foret de pins. Nous roulons bientôt avec l'American river  comme main courante vers Sacramento, la capitale de l'état de Californie.

La ville a subi la tempête de plein front semble t'il. Des arbres ont été abattus par la force du vent et les équipes de nettoyage sont en plein boom, évacuant branches et détritus. Sacramento dans son expansion,  a su se garder des espaces verts comme dans bons nombres de villes aux usa et il n'est pas rare de croiser des parcs, bois et grands jardins. Privilégiant l'habitat individuel  aux hauts immeubles, la ville étend  ses ramifications loin de son centre historique.

De Sacramento à San Francisco, il n'y a qu'un pas que nous franchissons rapidement en contournant la baie par le nord. Notre première vue sera pour le Golden gate que nous trouvons, noyé dans les éternelles brumes, dues à la différence de température entre les eaux de la baie et celles du Pacifique, qui masquent l'entrée de la baie trois cents jours par an. Nous grimpons sur les hauteurs de Sausalito pour admirer la vue magnifique qui s'offre à nous. Perdues dans le brouillard,  les cornes de brume des bateaux retentissent à intervalles réguliers. Les piliers rouges du Golden gate, édifié en 1937 émergent de cette ouate compacte et encadrent la ville en arrière plan  avec ses hauts immeubles dont la pyramide tower.

 

San Francisco s'étend sur un site de collines. Les quartiers résidentiels occupent les collines au nord et à l'ouest. Certaines avenues sont bordées de maisons victoriennes en bois peint qui  résistèrent au tremblement de terre de 1906 et au gigantesque incendie qui s'en suivit. Nous parcourons le centre ville, croisons et doublons les fameux cable-cars, sortes de petits wagons de chemin de fer en bois, actionnaient par des câbles qui courent sous la chaussée entre les rails,  dans des pentes faramineuses. Les démarrages en côte prennent toute leur signification et je bénis le camping car d'être une propulsion sans lequel nous serions certainement dans l'impossibilité de redémarrer aux feux.

La baie de San Francisco abritait une des plus célèbres prisons des Etats-Unis : Alcatraz. Nous ne pouvons pas quitter la ville sans nous y rendre. Il faut réserver et attendre vingt quatre heures pour trouver une place à bord d'un  ferry bôât desservant l'île depuis le quai 33. Cinq mille visiteurs s'y pressent chaque jour depuis que la prison est tombée sous la coupe des parcs nationaux.

Le trajet est cours, à peine douze minutes, juste le temps de faire quelques photos  depuis la baie, d'autant plus que les brumes se sont dispersées et que nous pouvons jouir d'une vue parfaite sur le Golden Gate.

Alcatraz ne fut pas toujours un pénitencier. Son histoire commença réellement en 1847, lorsque le gouvernement américain décida d'y établir un phare pour aider la navigation grandissante consécutive à la ruée vers l'or qui fit passer la ville de San Francisco de trois cents à vingt mille habitants en quelques mois. Une citadelle armée d'une centaine de canons suivie. Très vite cependant la vocation d'Alcatraz fut la mise à l'écart. Tout d'abord, pendant la guerre d'indépendance, les militaires en infraction puis les objecteurs de conscience y furent exilés, ensuite quelques prisonniers de guerre ou indiens récalcitrants. Ce n'est qu'en 1934 qu'Alcatraz deviendra réellement  pénitencier judiciaire. Parmi ses plus célèbres occupants on notera évidemment Al Capone, alias Scarface qui finit dans la folie, le cerveau ravagé par la syphilis, mais aussi Alvin Karpis « creepy », Georg Kelly « machine gun » et quelques autres qui firent la une des journaux durant la prohibition.

       

Une seule évasion eut lieu à Alcatraz, celle de Franck Morris et des frères Anglin. Tous les trois s'échappèrent après avoir agrandi les aérations de leurs cellules avec leur cuillère en acier trempé, qui donnaient sur un couloir de maintenance. De là ils grimpèrent sur le toit du pénitencier par les tuyaux d'eau et se firent la belle. On n'entendit plus jamais parler d'eux. Amérique du sud ou noyade dans la baie, nul ne le sait.

Robert Kennedy ferma le pénitencier en 1963. Trop vieux, trop cher.

Nous quittons la ville par la route côtière, longeons les plages de sable gris où se prélassent quelques baigneurs. Jouons à saute moutons avec les nombreuses collines, franchissons quelques criques. Bientôt, la montagne s'éloigne sur la gauche, laissant place à la  vaste plaine maraîchère de Salinas où l'on cultive choux, salades, fraises et artichauts,  Castroville se proclame simplement : centre mondial de l'artichaut. Impressionnant non ?

Un engouement, plus, une fête nationale se prépare : Halloween. Rien de comparable avec ce que l'on connaît chez nous, simple coup de marketing des grandes marques. Ici, c'est bien différent. La plupart des maisons s'habillent de vilaines sorcières, démons en tous genres et chats noirs. Le dimanche, toute la famille  part  en voiture pour se rendre dans les champs de citrouilles qui bordent la route et là, chacun choisit avec le plus grand soin la citrouille qui parachèvera la  décoration de l'habitation.

   

Passée la localité de Salinas, la montagne se rapproche à nouveau de la côte et nous roulons à nouveau sur une route tortueuse, véritable encoche taillée dans la montagne friable, frôlons des à-pics vertigineux, évitons quelques éboulis, négocions quelques lacets serrés, doublons quelques phares isolés sur leurs promontoires rocheux, longeons quelques basses falaises sablonneuses que l'océan met à mal à chacun de ses coups de gueule.

A l'approche de Cambria une surprise nous attend. Plusieurs troupeaux d'éléphants de mer se réchauffent sur la plage. Arrêt photos. Les mâles de plus de quatre mètres et d'une ou deux tonnes  se chamaillent et tentent de se mordre, dressés face à face en poussant de terribles rugissements, pendant que les femelles se prélassent ou jouent avec leurs petits. Spectacle extraordinaire .                                                                        

                                    

La route se poursuit entre terres maraichères et douces collines boisées où pâturent de jolis troupeaux jusqu'à Santa Barbara et plus loin Los Angeles. Arrêt à Hollywood, dans la banlieue nord de la ville. Nous flânons sur Hollywood boulevard à la recherche des étoiles de nos acteurs préférés, identifions les empreintes des mains et des pieds des plus grands, moulées dans le ciment. Ils sont tous là, Antony Quinn, John Wayne, Tom Hanks, Clint Eastwood et tant d'autres.

Visite des studios de la Warner Bros, pas donné ! Mais le titre VIP nous rassure.. Il n'y a pas d'autres moyens pour visiter les studios que d'ouvrir grand le porte monnaie. Notre guide est sympathique. Il nous montre les truquages, nous présente les bâtiments, les rues, la bouche de métro, les bouts de pelouse où sont tournés la plupart des films. Tout n'est qu'apparence. Un coup de peinture, une cabine téléphonique déplacée, un arbre synthétique ajouté et le décor est prêt pour le film suivant. Ni vu ni connu. Visite du musée des véhicules, photographie devant la bat mobile, devant la voiture d'Austin Power et quelques autres et nous terminons la visite par le clou du spectacle, le musée des costumes. Sur deux étages sont présentés la plupart des costumes ayant marqués le cinéma. Attention particulière pour les costumes et gadgets d'Harry Potter qui occupent tout le deuxième étage. Interdit de filmer pendant les deux heures trente de la visite et de temps en temps une autorisation pour quelques photos. Le reste du temps caméras et appareils photos sont séquestrés sous le siège du chauffeur. Espionnage quand tu nous tiens...

Avant tout,  Warner Bros c'est cinquante hectares de terrain, des dizaines d'immeubles, des hangars gigantesques et dix mille ouvriers hors acteurs qui travaillent à plein temps. Une ville dans la ville.

Il ne nous reste plus qu'à faire les paparazzis dans Beverly Hill,   essayer de surprendre en vain une star au sortir de leurs somptueuses  maisons que l'on devine, cachées derrière de hautes haies. Nous ne nous attardons pas. Et mettons le cap au sud. Le Mexique est à deux pas. 

       

 

 

Dernière mise à jour ( Sunday, 11 December 2011 )
Top! Top!